lundi 3 septembre 2012

CRITIQUE - Broken (Rufus Norris, 2011)


Petit film indépendant britannique sélectionné à la semaine de la critique lors du 64ème festival de Cannes, Broken est le premier film de Rufus Norris.



Broken, de Rufus Norris.

Alors que les thèmes qu'aborde le film auraient tendance à miner le moral du spectateur (crise de folie, viol...), la poésie qui s'en dégage grâce à l'interprétation très juste d'Eloïse Laurence, tant sur le plan scènique que vocal (la jeune actrice interprète les chansons) mais également par l'alternance de flashbacks et d'une photographie en parfaite adéquation avec la psychologie des personnages, ont un tout autre effet sur celui-ci.

Skunk (Eloïse Laurence) (C) TOUS DROITS RESERVES

On suit l'histoire de trois familles d'un lotissement modeste anglais. Il y a ce jeune homme avec des troubles du comportement et ses parents qui le maternent. Beaucoup trop. Il y a ce père aux tendances hystériques (Rory Kinnear - Quantum of Solace-)  et ses trois filles, plus pestes les unes que les autres. Et il y a enfin la famille de Skunk (Eloïse Laurence, dont c'est la première apparition sur grand écran), jeune fille entrant au collège atteinte de diabète, entourée de son ado de frère, de son père, avocat divorcé ( Tim Roth -Reservoir Dogs, Pulp Fiction- ) et de leur baby-sitter à temps complet sortant avec son futur professeur.... Un microcosme qui n'aura de cesse d'intérargir pour se trouver dans des situations toujours plus dramatiques, même si l'on assiste aussi à des scènes de fraternité et d'amour poignantes.

Skunk (Eloïse Laurence) et son père (Tim Roth)  (C) TOUS DROITS RESERVES

Les principaux thèmes de l'entrée dans le monde adulte sont abordés, que ce soit Skunk assistant à la violence gratuite de ses voisins dont l'une des filles la rackette ou encore lorsqu'elle surprend son frère en position intime dans son repaire au coeur d'une décharge.

Skunk (Eloïse Laurence) aux portes de son repaire. (C) TOUS DROITS RESERVES

En suivant le point de vue de Skunk, la folie de son ami Rick est appréhendée sous le regard d'une enfant de douze ans. Pas de pudeur, mais une incessante volonté de savoir, comme dans cette scène où la jeune fille, rendant visite à Rick après son internement, lui demande avec une naïveté toute enfantine ''comment c'était lorsqu'il est devenu fou''.

Cillian Murphy en professeur de Skunk et Tim Roth. (C) TOUS DROITS RESERVES

On sort de la projection bouleversé par la joie et la détermination de vivre de Skunk. En espérant que ce film, actuellement distribué seulement en France, fera un long chemin sur la route des festivals et trouvera preneur à l'international. Il le mérite, grandement.








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